dimanche 21 octobre 2007

Amazonie



Samedi 13 octobre : Départ de l'expédition pour l'Amazonie. Véritable expédition, car il s'agira de passer une semaine en autonomie complète sur la rivière, en nous déplaçant sur une pirogue, et nous arrêtant pour dormir dans des refuges plus ou moins confortables, le but du voyage étant une visite aux indiens Matsiguenka qui habitent sur les berges de la rivière Manu, affluent du Madre de Dios, lui-même affluent du rio Madeira qui se jette dans l'Amazone.
Le Parc National de Manu, établi en 1973, a été reconnu par L'Unesco "Réserve Mondiale de la Biosphère" en 1977, et classé au Patrimoine Mondial de l'Humanité en 1987.
Notre départ de Cusco ressemble à un départ de juifs errants, avec une estafette archi-remplie, des bidons d'eau, de gaz, des casseroles, du pain, etc, tout cela en vrac, et débordant de partout. Le plus drôle, c'est qu'après avoir tout arrimé, le mieux possible, un pneu éclate, et nous voilà sur le bord de la chaussée à tout déballer pour accéder au pneu de secours.
Ensuite, c'est 9 heures de piste dans des paysages escarpés, le franchissement de deux ou trois cols à plus de 4000 m, pour redescendre enfin vers l'Amazonie, en passant de 4000 m à 450 m, altitude de la ville de Pilcopata, et de son port fluvial, Atalaya.
En chemin, nous visitons des tombes de la période pré-inca, les Chullpas de Ninamarca, puis le village de Paucartambo. Il pleut des trombes dès que nous abordons le versant amazonien.
Enfin, nous arrivons, à la nuit tombée, au premier refuge où nous passerons la nuit, après y avoir accédé au moyen d'une tyrolienne sur la rivière, toujours sous une pluie battante.

Dimanche 14 et Lundi 15 octobre : Pendant deux jours, nous naviguons sous la pluie, à l'abri de nos bâches, d'abord en descendant le cours du Madre de Dios, puis, en remontant celui du rio Manu. Au début du Manu, nous nous arrêtons au poste de contrôle de Limones, où des rangers suivent les mouvements à l'entrée et à la sortie de la zone. Ils signalent notamment, les régions interdites, comme, par exemple, celle où, quinze jours avant, des indiens avaient tiré des flèches sur une pirogue. Nous arrivons au point le plus éloigné de notre voyage, la Casa Matsiguenka, où deux familles de cette ethnie tiennent un refuge pour les visiteurs du Parc.

Mardi 16 octobre : La pluie a heureusement cessé, et le ciel est bleu. Le matin, nous visitons la Cocha Salvador, méandre mort du rio Manu, abritant une faune abondante, parmi laquelle des loutres de rivière, deux variétés de caïmans, des tortues d'eau, des singes de plusieurs espèces et une multitude d'oiseaux.
L'après-midi, détente au village, concours de tir à l'arc avec pour cible une papaille, que seul notre indien Matsiguenka arrive à transpercer du premier coup. Malgré mon style académique, je la rate toujours de quelques centimètres.

Mercredi 17, jeudi 18 et vendredi 19 octobre : La remontée contre le courant du Madre de Dios est beaucoup plus longue. Les pluies abondantes font que la rivière est plus difficile, charriant d'énormes troncs d'arbres et des débris végétaux de toutes sortes. Nous avons des journées de 7 ou 8 heures de navigation. Nous déjeunons à bord, parfois nous nous arrêtons pour une marche en forêt. Le soir, nuit dans ces refuges sans électricité ni eau chaude. Une nuit, nous avons un orage fracassant, le plus fort que j'aie jamais connu.
Nous visitons aussi une plantation de coca. Le Pérou cultive cette plante pour la consommation de la feuille à macher ou à infuser. Mais le gouvernement, depuis Fujimori, tolère, paraît-il, l'existence d'ateliers de fabrication de cocaïne, ou la livraison de quantités importantes de matière première aux trafiquants colombiens. D'après un de nos guides, cela aurait été une monnaie d'échange, pour obtenir l'arrêt des activités terrorristes du "Sentier Lumineux".
Vendredi soir, nous nous retrouvons dans notre refuge où l'on accède avec la tyrolienne.

Samedi 20 octobre : Route de retour de Pilcopata à Cusco, même route, mêmes escarpements, mais une voiture plus moderne et surtout, beaucoup moins chargée.
Nous arrivons à Cusco vers 16 heures. Nous y passerons 3 nuits. Repos avant d'aborder la région du Lac Titicaca et le circuit des déserts boliviens.

Cliquez ici pour voir la seconde série de photos du Pérou, la première série se trouvant ici, ou sur le site Ressacs-Perou que vous trouvez à droite, sous la liste des pays visités.

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