mardi 24 juillet 2007

Kodiak (Uyak Bay)


Jeudi 19, vendredi 20, samedi 21, dimanche 22 et lundi 23 juillet :
Uyak Bay sur l'île de Kodiak : C'est l'histoire de la rencontre avec une île et avec un homme exceptionnel, Harry Dodge.
Kodiak est une île au sud d'Anchorage, au début de la série d'îles composant les Aléoutiennes, d'une superficie correspondant à celle de la Corse, et peuplée de 14000 habitants, dont 6000 à Kodiak City et 2000 "Coast Guards". Donc, 6000 personnes sur le reste de l'île où on dénombre environ 3000 ours. Kodiak est aussi appelée "l'île verte de l'Alaska", soit qu'il y pleuve sans cesse, soit qu'elle soit couverte d'une végétation épaisse.
Sur la partie ouest de l'île, se trouve Uyak Bay, sorte de fjord très profond, presque au fond duquel se trouve la petite île d'Aleut. On pourrait plutôt dire un îlet, parce que ce n'est guère plus grand que n'importe lequel des îlets du François à la Martinique.
C'est sur cet îlet qu'Harry Dodge a implanté son camp de base, constitué en plus de son habitation d'été avec sa femme Brigid, de trois chambres d'hôtes au confort spartiate (pas d'eau, pas d'électricité, pas de toilettes).
L'hydravion amerrit et s'échoue sur la plage, devant laquelle sont ancrés les deux bateaux de Harry, deux grosses barquasses en aluminium équipées de moteurs hors-bord.
Nous étions partis jeudi matin vers 8 heures, appréhendant un peu le vol après la tentative de la veille, avec un temps à peine différent de celui qui nous avait fait rebrousser chemin. De fait, impératif de contourner l'île et de voler à basse altitude, à vue, en suivant la côte.
Après un bien meilleur vol, personne n'ayant été malade, nous sommes donc accueillis par Harry et sa femme. Installation, petit déjeuner, explications sur le programme et sur la philosophie du trek ; puis tour de l'île à pied, déjà sportif car la végétation est très dense. Il y a en plus un phénomène assez important de marées qui fait que selon l'heure on passe ou on ne passe pas quelque part.
Après le déjeuner, le bateau est chargé et nous partons pour le fond du fjord, où nous allons camper pour trois nuits.
Les photos disent l'ambiance du séjour, accompagnés de nos deux guides et de nos trois français de plus en plus sympathiques, beaucoup de bonne humeur et de jovialité, tous avec une longue expérience des voyages, du camping, etc... Soirées autour du feu, marshmallows au bout d'un baton, coucher après des journées éreintantes, nuit sous la tente avec une température voisine de 8 à 10.
Les journées, à marcher dans ces paysages extraordinaires et à chercher l'ours.
Chercher l'ours, dans la conception de Harry Dodge, c'est s'intégrer dans un univers qui appartient à l'ours, et que l'homme doit s'efforcer de comprendre mais sans le déranger. Donc, chercher l'ours sans lui faire peur, l'observer en silence, et le quitter en s'efforçant de ne pas le stresser. Car l'ours n'est absolument pas le méchant et dangereux ours, c'est un animal sauvage dont l'homme est le seul prédateur, et dont le principal réflexe devant l'homme est la peur et la fuite.
Nos plus belles rencontres avec l'ours ont été les plus fortuites : Au détour d'un sentier, surprendre une femelle avec ses oursons. Sur une plage à marée haute, devoir escalader une falaise pour laisser passer l'ours, qui, autrement aurait du faire demi-tour apeuré.
Le respect de l'ours rend très difficile de le photographier. Nous en avons vu des dizaines, mais en faire des photos convenables nécessite des appareils équipés de téléobjectifs. Le zoom de mon petit Lumix est nettement insuffisant. Les rencontres rapprochées ont donné quand même de bonnes photos. Surtout, Jean-François Rouilleaux, un des français de l'équipe, m'a aimablement copié certains de ses meilleurs plans faits avec un objectif de 200 mm.
Le troisième jour a été consacré à la pêche au saumon. Les rivières en foisonnent, on les voit circuler dans une eau de cristal dont on remplit les gourdes. Beaucoup de prises dont une belle pièce d'environ 10 livres qu'on relachera parce qu'elle est moins bonne à manger (Dog Salmon). Ce jour là, je perds, à mon tour, la semelle d'une de mes chaussures, et je finis le trek dans une paire avec une pointure de moins, mais que j'arrive à chausser.
Retour à Aleut dimanche soir, douche sommaire avec un système de casseroles et de plaque chauffante qui fait aussi sauna, dîner de nos saumons, dernières conversations. Harry me dédicace son livre intitulé : "Kodiak et ses ours, une histoire de l'interaction entre ours et hommes dans l'archipel de Kodiak en Alaska".
Harry est biologiste, mais il a aussi un Master en Littérature (Fine Arts).
Nuit dans un vrai lit.
Vers 10 heures le bruit dans le ciel nous signale l'arrivée de l'hydravion. On quitte Aleut et ses habitants le coeur serré, mais contents aussi à l'idée de prendre une bonne douche le soir.
A Kodiak, nous filons au magasin de sport acheter des chaussures, puis à la laverie pour faire une lessive et tuer le temps qui nous sépare du vol de retour à Anchorage.
Demain, nous quittons l'Alaska pour la Colombie Britannique. Nous serons à Calgary en milieu d'après-midi.

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1 commentaire:

Unknown a dit…

Magique! Quand on regarde vos photos, le temps semble suspendu.